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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 13:58

                                    sigvard.jpg      
          Rencontre avec le "Prince" Sigvard Bernadote 
                                     de Suède

                               (Bang & Olufsen)

                                                                  1907-2002

Tout le monde aime les histoires de princesse ...

Sauf qu'en l'occurence il n'y en a pas, c'est l'histoire d'un Prince sans princesse, qui se maria succéssivement avec 3 roturières, la seconde fois 12 jours après avoir divorcé, et qui en perdit dès la premiere fois son titre de Prince, en raison de la loi salique, n'étant plus que Duc, puis Comte, mais finit par regagner son titre de Prince devant la Cour européenne des droits de l'homme ... ce qui ne plut pas au Roi Carl XVI Gustaf de Suède qui ne le lui rendit pas. 

Ce n'est pas vraiment pour cette raison que Sigvard Bernadotte vint un jour chez mon grand-père maternel, si ce n'est que cela inspira l'idée du film Oscar avec Louis de Funès sur un livre déjà existant, Oscar étant le second prénom de Sigvard qui avait fait des études de cinéma :


La raison était que Sigvard Bernadotte de Suède était à l'époque, où le fut avant, un des "grands architectes"  de Bang & Olufsen, la marque audio haut de gamme, Sigvard étant un des plus fameux designers de Suède pour toutes sortes d'objets, en argent jusqu'au objets en plastique pour tous les jours (cliquez link). 

Il vint avec d'autres "grands architectes" de chez Bang & Olufsen (cliquez link), dont un philosophe américain, raconta un peu son histoire, et il fut surtout question d'une nouvelle gamme d'appareil de reproduction du son qu'on ne peut qualifier de Haute Fidélité, mais de Haute Qualité, le concept n'étant pas construit autour de la puissance, mais de la basse tension, une chaine Bang & Olufsen consommant trés peu, actuellement environ 3 Watts (la puissance musicale ayant toujours été des plus relatives chez ce constructeur).

La collection de l'époque allait de la chaine la plus simple jusqu'à des produit plus prestigieux.

J'avais fait part à mon grand-père maternel dont la fille, ma mère, ne pouvait emporter son piano à son domicile, il n'y avait pas de place pour le mettre, et elle était très triste de ne pouvoir en jouer, de vouloir écouter de la musique classique.

Très exigeant sur les questions d'argent et ce à quoi il servait de valable, il voulut bien nous offrir  du matériel de reproduction de haute qualité pour écouter de la musique classique, pas autre chose, c'était la raison de la venue des concepteurs de Bang & Olufsen, marque danoise qui n'était alors pas très connue en France, et la vente se faisait à domicile, un peu comme on aurait vu un luthier pour un instrument de musique sur mesure, dans une ambiance de sévérité très 3ème République chez mes grands-parents maternels dans leur hôtel particulier avec parc, où j'avais ordinairement droit pour mon anniversaire qu'à une ardoise et des craies pour travailler à l'école où j'étais en blouse grise avec des plumes sergent major.

On me posa alors plein de question sur la conception du matériel Bang & Olufsen, il fallait que je devine comment c'était fait techniquement et les principes, pour savoir s'en servir au mieux, c'était quasiement vraiment du sur mesure, ce qui n'était pas du tout évident à deviner intutivement, mais j'y arrivai pour pas de chose : la conception du bras aufin qu'un crayon avec diamant et du levier (un détail qui n'existait pas), du règlage de la vitesse, et des choses plus simples, et d'autres plus compliquées, mais pas toutes, pas les plus techniques concernant l'électronique qui me furent un peu expliquées. 

J'émis alors des idées pour une nouvelle collection Bang & Olufsen à la conception plus intégrée, les beocenter, d'un prix cependant estimé pas très accéssible pour la plupart des gens, un beocenteur actuel récent valant dans les 8.000 euros.

Le résultat fut une remise sur l'acquisition déjà onéreuse d'un matériel adapté à une petite pièce, avec des enceintes bibliothèques, le son en étaient incroyable pour l'époque, très profond. 

Mon grand-père maternel avait de la sorte investi au total près d'un million, c'est comme cela qu'on disait à l'époque pour 10.000 francs, abonnement à Diapason, notamment, et plein de disques, lentement distillés, sinon une chaîne ne sert pas à grand chose, surtout quand il n'y a pas de tuner.

Par comparaison, ce même grand-père maternel avait aussi acquis avant une villa tout juste au bord d'une plage, l'une des rares orientée plein sud à Trégastel (22730) sur la côte de granit rose en Bretagne, ville qui comporte 12 plages, bien plus avec sans compter toutes les criques, pour 90.000 francs en 1964 (9 millions on disait), pour ses vacances, on allait à la pèche  à pieds pour les palourdes et autres coquillages; mais en réalité c'était plutôt pour les week-end de mes parents et tout l'été et à  mi-saison, mon père ayant du tout refaire à l'intérieur. Rares étaient alors les maisons sur la côte et la route qui y menait n'existait pas vraiment. 

Les disques, 33 tours 1/3 à l'époque, étaient très soigneusement choisis et régulièrement commandés par ma mère d'après la publication Diapason, entre autres, que les meilleures interprétations des plus grands compositeurs, dont j'eu droit durant quasiement toute mon enfance, où mes oreilles furent éduquées de la sorte avec, par exemple, les symphonies de Mozart intérprétées par Karl Böhm, et avant tout celles de Haynd à l'encan, le triple concerto de Beethoven joué par Rostropovitch, Oistrach et Richter, tout ce qui était interprété avec des Stradivarius, et au piano par Wilhem Kempff, les concertos de Brahms avec Isaak Stern que je préférai, surtout le double concerto, l'intégrale de Chopin que j'aimai moins mais bien, Shubert que j'aimai aussi, Sibelius que j'adorai, et quantité d'autres, etc.
                                                             violon.jpg
                                                                       Violon Stradivarius

Cela changeait vraiment du vieux tourne disques 78 tours que nous avions avant, avec petit papa noël chanté par Tino Rossi.

Que de la musique concertante ou symphonique, ou des sonates et des quatuors, ésentiellement pour piano, violon ou violoncelle, sans choeurs ni musique sacré, c'était prohibé dans la famille, à part quelques lieder.  Je n'eu connaissance des opéras de Mozart ou de ses Messes que tardivement, dont particulièrement celle en ut mineur, de même pour d'autres compositeurs.

Et j'eu du mal à faire admettre que j'aimais la musique baroque, et même le clavecin, je passais alors pour très étrange, Vivaldi ou Couperin par exemple, et encore plus Bach, mais on finit par céder pour des concertos de Vivaldi pour flute joué par Jean-Pierre Rampal. Par contre Händel, on me le refusa catégoriquement.  

Mon accès à l'adolecence à la musique rock fut vécu domme une libération de ce que je percevais comme le carcan d'une mère ayant appris le piano à la baguette.

Mais 35 ans plus tard, je redécouvre en CD ces disques de mon enfance qui n'ont pas vieillis du tout, ce sont toujours parmi les meilleurs intérprétations, considérées comme légendaires, je les rachète toutes, ce sont mes préférées et je ne supporte en réalité pas les interprétations moindres.    

© Pierre Sarlat

 

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